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Jacob Zuma en Chine : l’Afrique du Sud peut-elle rejoindre le BRIC ?

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Lors d’une visite à Pékin lors des deux derniers jours, le président sud-africain Jacob Zuma a pu rencontrer de nombreux chefs d’entreprise chinois, souhaitant que ceux-ci investissent encore plus massivement dans son pays, qui reste la première économie africaine. Depuis quelques années en effet, l’Afrique du Sud a pris une décision unique en Afrique : se tourner majoritairement vers la Chine pour ses exportations. La Chine est devenue le premier partenaire de l’Afrique du Sud. Des accords ont notamment été trouvés concernant le domaine des ressources minérales, dont le pays est un des premiers producteurs mondiaux. De même, la banque industrielle et commerciale de Chine devrait financer une voie de chemin de fer entre Durban et Johannesburg.

Mais en plus du versant économique, Zuma a insisté sur le potentiel diplomatique chinois. Seule la Chine est apte à faire pression sur les Occidentaux pour une réforme des « institutions multilatérales » (ONU, FMI, etc.) afin de refléter les velléités des pays émergents. Voilà donc un signe de reconnaissance pour la Chine, autre qu’économique.

Admirons en tout cas la rhétorique sud-africaine. Louer les progrès chinois, et même indiens ou brésiliens lors de précédentes visites cache évidemment une volonté plus « nationale » : celle d’intégrer ce cercle très fermé de pays émergents considérés à juste titre comme grandes puissances économiques mondiales. Certes, le BRIC (appellation créée en 2001 regroupant Brésil, Russie, Inde et Chine) n’a pas d’existence reconnue, il reste avant tout un raccourci simpliste. Reste qu’un continent n’y est pas inclus : l’Afrique. Or comment se passer d’un continent d’un milliard d’habitants ? C’est l’argument majeur développé par Zuma.

L’Afrique du Sud a déjà largement développé ses relations économiques avec les quatre, donc une appartenance au groupe ne serait pas fortuite. Pour le pays, c’est tout simplement la volonté de ne pas rater un train qui pourrait bien dépasser celui conduit par le G7 d’ici quelques décennies. Mais le danger est clair : à trop vouloir accumuler les déficits vis-à-vis de pays comme la Chine (à cause d’un manque de diversification de l’économie), l’Afrique du Sud risque de s’enfermer au sein d’un groupe dont elle serait la cinquième roue du carrosse. Elle ne pourra pas se contenter d’exporter du minerai de fer ou d’autres ressources vitales à la Chine, ou de signer un partenariat sur les énergies renouvelables. L’Afrique du Sud a tout un continent  pour elle si elle le souhaite. Son principal rival est… la Chine. Alors, coopérer ou se battre ? Zuma a fait son choix.

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